C’était génial de vivre / Les Arènes
Marceline Loridan-Ivens (1928-2018), déportée à Auschwitz-Birkenau à l’âge de quinze ans dans le même convoi que Simone Veil, s’est confiée à David Teboul et Isabelle Wekstein-Steg, en 2017 et 2018. « C’était génial de vivre » est son dernier récit animé d’une force irrésistible. Dans cet hymne à la vie, Marceline Loridan-Ivens raconte en toute confiance sa vie, son histoire familiale, son arrestation, sa déportation, ses engagements d’après-guerre, sa complicité et son amour pour son mari Joris Ivens et le cinéma. " Dans les camps, il y a ceux qui survivent et ceux qui ne survivent pas. Il y a ceux qui reviennent et ceux qui ne reviennent pas. Personne ne sait pourquoi. C'est quelque chose qui vient du ciel. Il y a des anges, forcément. Je le crois. J'ai toujours eu deux anges avec moi. Je les ai toujours. Pourquoi ? Pourquoi moi ? Peut-être parce qu'il fallait que je revienne. Il fallait que je dise ce que d'autres ne diraient pas, que j'écrive ce que personne n'écrirait. Je ne sais pas. Je n'y suis pour rien. " Etre cru, c’était la souffrance du retour de déporté. Alors les déportés se turent. On ne voulait pas les voir, comme les gueules cassées et les « névrosés des tranchées » de la Première Guerre mondiale tout à la joie de la fin de la guerre. La Solution finale, les chambres à gaz, comment imaginer une telle folie ? Les déportés eux-mêmes à leur arrivée à Birkenau n’y croyaient pas. Continuer de vivre. Certains n’ont pas pu et se sont suicidés. Marceline a choisi de parler, bien que « Moi le camp, j’y étais et j’y suis encore. J’ai vécu ma vie d’après comme si je n’en étais jamais sortie. » Marceline Loridan-Ivens est positive, elle fait même de l’humour. Depuis son retour, elle considère que sa vie, c’est du rab. Les bénéfices de ce livre seront reversés à la Fondation pour a Mémoire de la Shoah. Récit transcrit par David Teboul et Isabelle Wekstein-Steg. A lire, à partager et à conserver. Broché. Format : 13 x 19 cm. 156 p. 15€. Paule Martigny. Mémoire des Arts