Égéries rouges / Perrin
Le rôle méconnu de "douze femmes en colère" dans l'avènement de la Russie soviétique, par Andreï Kozovoï, professeur d'histoire russe à l'université de Lille, spécialiste de la guerre froide. Il a signé récemment "La Chute de l'Union soviétique" (2023), "Brejnev, l'antihéros" (2021) chez Perrin, "Russie. Dictionnaire d'histoire et de civilisation" (Ellipses, 202), "Les services secrets russes. Des tsars à Poutine" (Tallandier, 2022) et fut l'un des contributeurs du best-seller "Le Livre noir de Vladimir Poutine" (Perrin-Robert Laffont, 2022). Certaines de ces "égéries rouges" sont connues, telles Alexandra Kollontaï, la première femme a être nommée à la tête d'un ministère et première femme diplomate au monde, ou encore Nadejda Kroupskaïa, la militante bolchévique et épouse de "Volodia". D’autres le sont moins, comme Fanny Kaplan, qui a tiré sur Lénine, ou Sofia Perovskaïa, la terroriste qui a organisé l’assassinat du tsar Alexandre II. Parmi certaines grandes oubliées de l’Histoire, citons l’étudiante Maria Bogdanova ou la "populiste" Alexandra Dementieva. Mues par des sentiments altruistes, elles ont participé à la construction de la Russie soviétique. Ces figures de proue sont peu à peu devenues des révolutionnaires professionnelles. Leur détermination a ébranlé le tsarisme et a permis à des idéologies utopiques (populisme, anarchisme et communisme) d’inspirer les jeunes générations et de rayonner dans le monde entier. Une avancée à double tranchant : le désir de bonheur du peuple, l'éducation des masses masquant la réduction d'un peuple en esclavage. Ces meneuses ont ébranlé le tsarisme mais pour mettre à la place un régime asservissant. L'auteur loue leur courage sans omettre d'étudier avec honnêteté et clairvoyance la part d'ombre et le jeu du pouvoir, utilisant la cause des femmes pour assoir sa domination. Broché. Format : 14 x 21 cm. 288 p. 22€. Paule Martigny.