L’Evangile de la force / Tempus
Edition présentée et annotée par Jean de la Rochefoucauld, arrière-petit-fils de Robert d’Harcourt. Robert d’Harcourt (1881-1965) était un grand blessé de la première Guerre mondiale, manchot du bras droit. Il enseignait la langue et la littérature allemandes. Le 28 septembre 1940, « L’Evangile de la force », qui fut publié en 1936, fut censuré par l’occupant. Robert d’Harcourt s’engagea alors dans la Résistance. Il fut élu à l’Académie française en février 1946. Robert d’Harcourt prit très tôt la mesure du danger du nazisme. Servi par des témoignages l’ouvrage dévoile cette idéologie qui s’appuie sur sa jeunesse. Une des caractéristiques essentielles de la jeunesse nationale socialiste est son hostilité foncière à l’intellectualisme et dans une ferveur quasi religieuse, une aversion au christianisme. La croix gammée ne remplace-t-elle pas celle du Christ ? Le nazisme s’établit en contrepied de l’effondrement des valeurs occidentales et sur le terreau de l’humiliation du traité de Versailles. Hitler prend appui sur une génération toute neuve. Il est idolâtré par les garçons mais aussi par les filles. Dans un climat d’exaltation et d’héroïsme le jeune germain puise la valeur vitale qui le nourrit et satisfait sa nature « avec une violence d’avidité physique ». Dans « Le Nazisme peint par lui-même » (1946) Robert d’Harcourt a collecté des pages documentaires des thèses du Dr Ernst Bergman, un professeur qui fut l’un des cerveaux du nazisme. Il s’agit du vertige de la pensée du nazisme pour laquelle la stérilisation de l’anormal était un devoir, et qui prônait un eugénisme racial radical. Une lecture nécessaire. Broché. Format : 11 x 17 cm. 420 p. 9€. Paule Martigny