Léon Stynen architecte / Éditions Snoeck
Edition dirigée et composée par Tania Wolski, petite-fille de Léon Stynen et Luc Vincent, designer belge. Léon Stynen (1899-1990) homme intègre, exigeant et généreux est l'un des architectes belges les plus fascinants du XXe siècle. Son grand souhait était d'intégrer les arts plastiques à l'architecture. Ce qu'il fit en tant que directeur à l'Institut d'architecture de La Cambre fondée par Henry van de Velde. Sa vision, son sens de l'ordre, son goût pour la beauté, pour l'équilibre et la perfection. Tout est pensé minutieusement dans un geste où perce l’influence de Frank Lloyd Wright (1867-1959) et celui du mouvement néerlandais De Stijl. Son œuvre impressionnante présentée en catalogue l'atteste. L’intérêt pour les nouveaux matériaux et leurs applications a influé sur son œuvre qu’il faut lire plus comme un parcours long et accompli plutôt qu’une somme de bâtiments. En ouverture de l’ouvrage : "Un homme, une famille", des souvenirs touchants de sa fille Anne et ses petites-filles Tania et Sophie iliustrés par un ensemble de photographies et de documents, dont la correspondance échangée avec Ernesto N. Rogers, Henry van de Velde et Le Corbusier. Un chapitre aborde ses contemporains par Marc Dubois, "Léon Stynen dans le contexte international". Une étude détaillée du parcours de Stynen et de ses rencontres essentielles. Marc Dubois écrit : "D’une grande rigueur professionnelle, Stynen défendait l’importance du concepteur dans la création d’un environnement bâti" … pour lui, "’architecture était l’art de construire". La formule paraît simple, elle est chargée de sens. Son attachement à la trinité solidité, utilité et beauté, fondement de l’architecture classique explique son intérêt après 1945 pour le système de mesure développé par Le Corbusier, le Modulor, système de proportion basé sur le corps humain. Autre essai important : "Le professeur et La Cambre" par Pablo Lhoas. Rigueur et sentiment s’accordent dans "Éloquence de l’architecture", où à 73 ans, Léon Stynen a établi une sorte de "testament philosophico-architectural". Il y développe les valeurs spirituelles de l’architecture. Ce merveilleux texte est annoté en marge par Pablo Lhoas "le lieu où voyage le regard et s’accordent nos pensées", "C’est cet espace négligé qui, au delà des contingences matérielles, comprend toutes les tendances sentimentales, morales et intellectuelles". En fin d’ouvrage "Formes & Fonctions" de Luc Vincent, la fonction et les matériaux qui offrent les bases du design à Léon Stynen, "la fonction crée la forme". Il est question de Stynen et sa chaise SL58. Dans "L’art et le Kursaal" Els Degryse analyse la conception du grand casino d’Ostende, architecture à laquelle Synen associe des artistes dans sa lutte de l’intégration de l’art, parmi lesquels Oscar Jespers (1887-1970), Paul Delvaux (1897-1994),etc., avec sculptures, peintures murales, tapisseries, céramiques, verre sablé, vitraux. C’est tout l’esprit de la synthèse des arts chère au Bauhaus. Très belle édition. Ouvrage relié. Couverture cartonnée. Format : 21,8 x 27,6 cm. 255 p. 39€. Paule Martigny – Mémoire des Arts