Les musiciens de jazz et leurs trois vœux / Buchet Chastel

Née à Londres en 1913, dans la branche anglaise de la famille Rothschild, la baronne Pannonica de Koenigswater, surnommée Nica, éprouva une passion sans limites pour le jazz, s'imposant comme leur bienfaitrice et mécène dans les années 1950-1960. La preuve en est qu'elle fut l'amie et la confidente des plus grands jazzmen et qu'elle leur vint en aide sans compter. Charlie Parker refusant de se faire hospitaliser mourut chez elle. Elle accueillit Thelonius Monk et sa famille pendant de nombreux mois. Il vécut à la Cathouse de Panninica les dix dernières années de sa vie. Le sujet de ce beau livre ? : entre 1961 et 1966, elle a posé à 300 d'entre eux une question : « Si on t'accordait trois vœux qui devaient se réaliser sur-le-champ, que souhaiterais-tu ? Toutes les réponses constituent le texte de cet ouvrage richement illustré de portraits photographiques dont une majorité de polaroïd, pris par Nica, le plus souvent chez elle à la Cathouse.

Parallèlement à la somme de photos intimes réunies dans L'œil de Nica, elle composait des carnets de façon artisanale comme dans le cas des Musiciens de jazz et leurs trois vœux. On savoure entre autres les réponses de : Thelonious Monk, Dizzie Gillespie, Coleman Hawkins, Art Blakey, John Coltrane, Ornette Coleman, Sonny Rollins, Duke Ellington, Stan Getz, Count Basie , Louis Armstrong, Betty Carter, Miriam Makeba, Oscar Peterson, Rudy Powell, Budd Johnson, Bud Powell, Carmen McRae, Archie Shepp, Dexter Gordon, Lionel Hampton, Sun Ra, Charlie Mingus, etc. Miles Davis donne une seule réponse pour les trois vœux  "Etre blanc !", no comment, quelle blessure, quelle douleur !… Parmi les aspirations qui reviennent le plus souvent : fric (être libéré de la pauvreté), liberté, paix, bien jouer, amour, santé…

L'ouvrage a reçu le prix du Livre de jazz décerné par l'Académie de jazz en 2006, édité pour la première fois par Buchet-Chastel en 2006. En 2007 ses photographies furent exposées aux Rencontres d'Arles. Cette nouvelle édition est augmentée de nouvelles photographies en nombre, et de la correspondance de Pannonica avec un éditeur de l'époque, échange qui aboutira à un résultat nul.

En couverture Thelonious Monk vêtu du manteau de Pannonica. Avec un index des musiciens. Traduit de l'américain par Florence Hertz et, pour les lettres, Hannah Starman. Broché avec rabats. Format : 16,5 x 22 cm. 336 p. 44€. Incontournable pour les passionnés de jazz.

Paule Martigny – Mémoire des Arts / blog-des-arts.com