Les raisins du Reich / Flammarion
Il eut été étonnant, quand on voit à quel point il est difficile en période de crise d’échapper aux pires tribulations, que le monde du vin de Bordeaux et de Bourgogne en passant par la Champagne et Cognac soient épargnés par l’Allemagne hitlérienne avec laquelle collaborèrent des personnages sordides. Honte sur les collaborateurs actifs que furent les négociants bordelais et bourguignons, lyonnais, marseillais, aristocrates et patrons champenois, adhérant au nazisme, pensant alors qu’il constituait le seul rempart contre le bolchévisme et le cosmopolitisme. Antoine Dreyfus, journaliste, auteur et réalisateur de documentaires nous dit que pendant l’occupation, le cynisme commercial et la cupidité côtoyèrent souvent l’opportunisme politique le plus abject de ceux qui admirèrent et s’unirent au maréchal Pétain et à ses disciples. Il est question du mythe de la Résistance, du vin français devenu un enjeu stratégique pour l’Allemagne nazie, de l’intrigante madame Gertrude Kircher, des pillages de l’ogre Göring, de Bordeaux ville épicentre de la honte, des vignes du maréchal en Bourgogne autour des hospices de Beaune, l’encombrant héritage de Vichy et surtout l’épuration manquée pendant laquelle dans le déshonneur les bénéfices explosèrent et que les profiteurs jusqu’à ce jour s’en tirent à bon compte. Il faudra revenir sur l’épuration manquée malgré les 24 000 dossiers ouverts, le mal était profond et mériterait qu’on l’étudie encore. Broché. 229 p. Format : 15 x 15 cm. 21€. Alain Vollerin