Malaurie / L’Herne
Près d’une cinquantaine de contributeurs. Avec un cahier de photographies en noir et blanc. Jean Malaurie a le génie de faire sauter les barrières disciplinaires comme en témoigne la collection « Terre humaine » (Editions Plon), dorénavant qualifiée de mythique, lien entre tous les « Frères humains… ». Jean Malaurie l’a portée à bout de bras jusqu’à récemment. C’est l'un des fleurons de l'édition française avec des titres tels que, « Les Derniers Rois de Thulé », « Tristes Tropiques » de Claude Lévi-Strauss ou « Le Cheval d'Orgueil » de Per-Jakez Hélias. Explorateur du Grand Nord, grand connaisseur des Inuits, fondateur de l’Académie de Saint-Pétersbourg en 1994, il s’est intéressé aux peuples de Sibérie septentrionale, en particulier les Tchouktches. Jean Malaurie écrivait en 2008 : « Les peuples traditionnels ont une pensée d’avant-garde, car elle défend la nature », « Nous sommes des veilleurs de nuit face à une mondialisation sauvage, à un développement désordonné ; et si nous n’y prenons garde, ce sera un développement dévastateur. La Terre souffre. Notre Terre Mère ne souffre que trop. Elle se vengera. Et déjà les signes sont annoncés. » Parmi tous les témoignages chaleureux, érudits et passionnants, d’anthropologues géographes, philosophes, ethnographes et écrivains, celui de Monique Malaurie : « Mystérieusement attiré dans des espaces encore inviolés du Grand Nord arctique – en raison de quelles étranges affinités ?-, le dernier chaman de Thulé ne l’a-t-il pas accueilli en lui disant « qu’il l’attendait » ? Jean aurait-il donc subi l’effet d’un pouvoir spécifique ineffable : celui des voyants d’inspiration chamanique ? » En effet, Jean Malaurie frappé par la grâce, croit aux pouvoirs accordés aux forces occultes et aux capacités visionnaires des Amérindiens (Indiens et Inuit). Il se définit comme un géographe ébloui et parle de son « intelligence songeuse », entre science et spiritualité. Dans son témoignage « Le dernier des Spartiates », Michel Onfray écrit : « Le savoir de Jean Malaurie procède du terrain… » D’ailleurs Jean Malaurie disait : « Je suis d’abord un naturaliste tourné vers l’étude de la vie des pierres et de l’esprit de la matière ». Le vivant. « La nature n’est pas l’expression d’un chaos mais d’un ordre qui vise à l’organisation conservatoire d’un tout, chacune de ses parties étant fonction de ce tout. » Ce Cahier nous fait connaître son œuvre monumentale qui se développe sur plus de soixante-dix ans, en soulignant la diversité d'un travail pluridisciplinaire. Vous trouverez aussi des textes et des documents inédits ou rares de Jean Malaurie (extrait du récit de voyage Hoggar, un texte sur son père, extrait de la correspondance avec Lévi-Strauss, lettres aux auteurs de la collection « Terre Humaine », échanges épistolaires avec ses correspondants groenlandais et inuit, extraits des carnets de terrain abondamment illustrés). Broché. Format : 21 x 27 cm. 272 p. 33€. Paule Martigny. Mémoire des Arts