Trafics d’état / Robert Laffont
Emmanuel Fansten a un premier rendez-vous dans une brasserie parisienne en avril 2016 avec Hubert Avoine ancien « infiltré » à l’origine des enquêtes sur les méthodes de l’office des stups. L’ancien informateur de la police avait porté plainte en février 2017, contre le patron déchu de la lutte anti-drogue, François Thierry. Hubert Avoine devait remonter les filières de trafiquants l'ex-patron de l'office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants. En mars 2017, François Thierry est accusé d'avoir organisé un « système d'importation de cannabis en France » en s'appuyant sur ses indics. Doute autour de la légalité des opérations menées par le commissaire. Il est mis en examen en août 2017 pour « faux et complicité de faux en écriture publique par dépositaire de l’autorité publique » « complicité de trafic de stupéfiants » et « participation à une association de malfaiteurs » En conclusion de ce qui est démontré dans cette enquête, Emmanuel Fansten écrit : « Mais la « politique du chiffre » n’est pas une politique : elle ne réduit ni le trafic ni la consommation ; elle multiplie en revanche les risques de dévoiement. A force de se focaliser sur le nombre de tonnes interceptées, les responsables politiques contribuent inévitablement à laisser dans l’ombre les méthodes utilisées pour y parvenir. Faire jouer un rôle central à des informateurs, eux-mêmes parties prenantes du trafic, conduit à leur donner un pouvoir considérable. Un processus se met alors en place que personne ne maîtrise : ni les policiers impliqués dans la lutte antidrogue ni les juges chargés de piloter leurs enquêtes. Une course folle au bout de laquelle tout le monde est perdant, à l’exception des trafiquants eux-mêmes. ». Hubert Avoine, décédé d’un cancer à l’âge de 56 ans en octobre 2018, avait infiltré le milieu des narcotrafiquants en Amérique Latine. Dans son livre "L'Infiltré", il dénonçait les pratiques de l'Office français, qui est notamment chargé de lutter contre les trafics de drogues. Ses différentes missions l'emmenèrent à se demander si les trafics n’étaient pas encouragés plutôt que démantelés. Broché. Format : 13 x 21 cm. 198 p. 18€. Paule Martigny. Mémoire des Arts