Vent mongol / Mosquito

Vendredi, 21 Février, 2020 - 11:13

Un album époustouflant

Dans sa préface Jean-Louis Roux écrit que le travail de Lu Ming lui fait songer aux peintres pompiers, non dans un sens péjoratif mais pour un goût d'exotisme fantasmé, d'une théâtralisation grandiose. L'Antiquité de Lu Ming c'est la Chine ancienne, dont la démesure et la mythologie belliqueuse le portent à une esthétique flamboyante et à des élans lyriques. Dans la nostalge d'une grandeur épique perdue, il matérialise des guerriers valeureux aux prises avec des créatures démoniaques. Musculatures, furie, armures fastueuses alternent avec paysages méditatifs et immobilité. Il juxtapose peinture à l'huile et dessin traditionnel, sans négliger des finitions par ordinateur. Ses planches en noir et blanc, sont puissamment encrées et jouent de hachures vigoureuses. Il avait d'ailleurs dédié son album, « Hard Melody » au grand maître italien Sergio Toppi. Lu Ming a trente-six ans. Il est né à Pékin. Dans ses textes autobiographiques très touchants, il avoue qu'il était un parfait cancre, seulement intéressé par les bagarres et le dessin. En 1999, il a débuté dans la bande dessinée alorrs qu'il était encore lycéen. Il est diplômé de l'Académie Centrale des Beaux-Arts de Chine. A partir de 2002, il s'est mis à lire avec frénésie des livres d'histoire sur les Goghs, les Huns, la mythologie grecque, etc. L'histoire des civilisations et précisément « L'Empire du milieu » lui ont confirmé sa direction. Cet album présente un ensemble des ses créations d'illustrateur, d'artiste peintre, d'auteur de bande dessinée, de réalisateur de films d'animation, et sa monumentale sculpture en bronze, un guerrier géant à tête de mort. Lu Ming est également guitariste et batteur dans un groupe de heavy-metal. Relié tranche toilée. Format : 24 x 30 cm. 129 p. 20€. Paule Martigny