Le Sans Dieu / Editions Héloïse d'Ormesson : rentrée littéraire 2017
Tout commence en 1709, pendant le terrible hiver qui décima le pays de France sous Louis XIV, déclenchant une effroyable famine. A Plouharnel en Bretagne, Arzhur de Kerloguen a perdu six enfants. Le septième, un fils de six ans, meurt bientôt dans les bras de sa mère qui en perd la raison. Arzhur décide d'abandonner titres, terres, demeure et sa maisonnée à son frère cadet. Il part seul, désespéré, la foi l'ayant quitté. Son jeune vacher, Morvan le suit en secret. Fidèle à son maître bien-aimé. On retrouve Arzhur au large des Caraïbes en 1715. Il est devenu un redoutable capitaine de pirates. Farouche et sans pitié, il est surnommé L'Ombre. Suite à l'attaque d'un galion espagnol, il épargne un prêtre jésuite. Devenu son prisonnier, le Padre qui fut témoin de la cruauté de L'Ombre, s'interroge sur la nature de cette âme tourmentée. Il s'affronteront brutalement, physiquement, et mentalement aux échecs, et dans des débats théologiques musclés. Ce roman est bien plus qu'une aventure martitime, quoique pleine de rebondissements. Du suspens, doublé de situations métaphoriques. On retrouve les délices d'histoires de pirates de notre enfance comme L'Ile au Trésor ou Pirates des Caraïbes. Mais, la surprise vient aussi du style de Virginie Caillé-Bastide, mêlant langage contemprain à celui madré des marins de l'époque. Un bon dosage qui permet à ceux qui ne sont pas familiers de la langue du XVIIe siècle, de lire sans difficulté., et par lequel le roman gagne en couleur. L'auteur née en 1962 à Lorient est native du pays des marins. Elle maîtrise sans faille un vocabulaire adéquat, ce qui donne à ses tournures un caractère viril, qu'Alexander Kent n'aurait pas renié. Broché. Format : 20,5 x 14 cm. 336 p. 20€. P.M.