Mercy, Mary, Patty / Actes Sud : rentrée littéraire automne 2017
Lola Lafon, écrivain et musicienne, issue d'une famille aux origines franco-russo-polonaises élevée à Sofia, Bucarest et Paris a choisi d'évoquer un enlèvement inscrit dans notre mémoire collective, celui de Patricia Hearst, fille d'un puissant patron de la presse mondial. Ce rapt devançait celui du baron Empain, auquel ses ravisseurs avait coupé la phalange d'un de ses doigts. Une mutilation physique et mentale dont il ne se remit jamais. Ce destin tragique fit l'objet d'un film dont le rôle principal est interprété par Yvan Attal. Patricia Hearst participa à des actions armées avec le groupe terroriste qui l'avait kidnappée. Lola Lafon écrit à propos de son projet : « Faire un pas de côté et laisser à l'actualité ses conclusions, s'en remettre à la fiction, aux lignes droites préférer le motif du pointillé, ces traces laissées par Mercy Short, Mary Jamison et Patricia Hearst que je découvre lors d'une résidence à Smith Collège, Massachusetts. Elles ont dix-sept ans en 1690, quinze ans en 1753 et dix-neuf ans en 1974. Leur point commun : elles choisissent de fausser compagnie au futur étroit qu'on leur concocte et désertent leur identité pour en embrasser une nouvelle, celle des « ennemis de la civilisation » de leur époque, les Natifs américains pour les deux premières, un groupuscule révolutionnaire pour la troisième. » Lola Lafon lutte contre les stéréotypes de l'écriture. Elle mérite un prix pour confirmer son incontestable statut d'écrivain. Les libraires se sont retenus. Dommage ! Pourquoi ? Lola Lafon assume sa liberté. Elle la mêle avec détermination à l'aventure de Patricia Hearst. Une lecture exigeante. Nous sommes en présence d'une nature, d'un caractère, d'un écrivain, indiscutablement. Je ne suis pas certain que l'institution littéraire soit assez spontanée, pour offrir à Lola Lafon le prix du roman qu'elle mérite amplement. Broché, + jaquette pelliculée mate. 240 p. Format : 21,7 x 11,5 cm. 19,80€