Toutes les familles heureuses de Hervé Le Tellier/ JC Lattès
Tout jeune, Hervé Le Tellier comprit que quelque chose n'allait pas. Il fit tout pour partir, et il partit. Son père, cet inconnu, son beau-père compréhensif mais écrasé par sa femme, tous deux morts, sa mère folle, il se sentit le droit d'écrire ce livre…, « enfin », dit-il. « Il y avait chez mon beau-père trop peu de père, chez mon père pas de père du tout et chez ma mère trop de faux et d'amour malade. » Sa mère était impossible : « Je m'éloigne d'elle comme on se tient à distance d'un bâton de dynamite ». Hervé Le Tellier raconte son étrange famille et son amour de jeunesse. « Toutes les familles heureuses », ce titre est extrait d'une phrase dans Anna Karenine de Tolstoï : « Toutes les familles heureuses se ressemblent, chaque famille malheureuse l'est à sa façon. ». On rit beaucoup avec ce roman, même si le sujet est grave. Surtout parce qu'il est grave. Le rire comme défi et remède à la souffrance. Nous vous conseillons particulièrement la magnifique conclusion, dans laquelle l'auteur cite un passage de « Voyage au bout le la nuit » de Céline. Des phrases copiées quand il était adolescent : « Seulement c'est malheureux qu'ils demeurent si vaches avec tant d'amour en réserve, les gens… » Membre de l'Oulipo, Hervé Le Tellier est l'un des « Papous dans la tête » de France Culture. Romancier, il a reçu en 2013, le Grand prix de l'humour noir pour ses « Contes liquides ». A lire absolument. Broché. Format : 20,5 x 13 cm. 224 p. 17€. P.M.