Un funambule sur le sable / Aux Forges de Vulcain
Il est aussi inventif que « Une bouche sans personne » (août 2016 chez le même éditeur). On avait adoré cette histoire déchirante d'une gueule cassée. Tout aussi original, « Un funambule sur le sable », nouveau manifeste de la différence, est une histoire improbable. Stradi naît avec un violon dans la tête. Il paraît normal, mais bien vite à l'école, l'écart se creuse. Pourtant, il affiche un bel optimisme et dépasse son handicap qui se transforme en atout. Sa musique le protège, elle lui permet de parler aux oiseaux. Les oiseaux d'ailleurs lui demanderont tous les soirs de nouvelles histoires. En retour, il sollicitera leur opinion. Ses parents le comprennent, son père n'est lui-même pas banal. Il fait des recherches sur le bâillement. Le violon dans la tête exprime les sentiments, de Stradi. Il s'affole devant une fille qui lui plaît, il est lugubre en cas de mélancolie. Puis vient l'amour. Elle s'appelle Lélie. Quand elle tombera enceinte, Stradi éprouvera l'angoisse de la paternité. Et si elle n'accouchait pas d'un enfant mais d'un violon? Comment s'adapter? Faudra-t-il que Stradi garde ce violon dans le crâne toutes sa vie? Cette fable contemporaine entre Italo Calvino et Woody Allen, est émouvante et délicieuse. Gilles Marchand dans ses remerciements conclut avec « une adresse amicale et admirative à tous ceux qui ont un violon dans la tête ». Cartésiens s'abstenir. Broché. Format : 14 x 20,6 cm. 368 p. 19,50€. P.M.