Alice Chardère vient de rejoindre le paradis des cinéphiles
Bernard et Alice Chardère furent pour nous, surtout à l'époque où ils animaient l'Institut Lumière, des figures exemplaires d'un engagement incoercible, pour l'élévation des esprits par la culture. Le cinéma fut la passion d'Alice aux côtés de Bernard. Je la revoie à Cannes nous racontant les premières années du festival, si ouvert alors, tellement changé depuis. L'histoire de Bernard et Alice Chardère ne serait rien sans leur passion commune, sans l'amour, sans une affection jamais démentie. Comme il en fallut du courage pour résister aux oppositions imbéciles à la constitution de l'Institut Lumière! Je revois encore Alice, assistée par sa vaillante sœur, pester contre l'incohérence et l'incompétence de certains édiles. Bernard et Alice Chardère contribuèrent à la sauvegarde de la Maison Lumière, alors stupidement menacée de destruction. Quelle angoisse! Quel courage! Qu'eut été Bernard Chardère sans Alice son indispensable « compagnon » de route et de travail ? Que de questions, d'analyses, partagées. Comment ne pas penser à l'énergie dépensée par Bernard et Alice Chardère pour la fameuse aventure de l'édition de « Premier Plan »? Jusqu'à ses derniers moments, Alice se réjouissait de rejoindre tel festival, en Italie, en Suisse, ou ailleurs, et retrouver probablement leur ami, Michel Ciment, avec lequel ils fondèrent la revue « Positif ». Alice Chardère avait du cœur, dans la vie, dans ses rapports professionnels, il était un prisme indéfectible. Non, nous ne pourrons jamais oublier la voix d'Alice Chardère, si spécifiquement volontaire. On pouvait les croiser régulièrement à la Brasserie Carnot ,où ils aimaient déjeuner en amoureux éternels. Nous présentons à notre ami Bernard Chardère, ainsi qu'à leur famille et à leurs amis, nos sincères condoléances…