Bernard Chardère, 60 ans de cinéma Editions Jean-Michel Place
Publié par les éditions Jean-Michel Place, sous la direction de Carole Aurouet, maître de conférences à Paris-Est. Autant qu’un cinéaste et un historien, Bernard Chardère est un homme de cœur. Un être ouvert au malheur humain dont la générosité se lit sur son visage, dès sa naissance. Bugiste, berger qui gardait les dix vaches familiales, Bernard Chardère est né philanthrope, sensible aux arguments des plus faibles, des opprimés, des malheureux, des victimes de notre système. Comme beaucoup d'entre nous, ce que déteste Bernard Chardère, avant tout, c'est le bourgeois glouton, méprisant, avide d'argent à tous prix, et bien évidemment, à celui de l'inacceptable misère ouvrière. Bernard Chardère demeurera à jamais un exemple, sa modestie en souffrira, mais dans une ville longtemps hostile à la Culture, son engagement opiniâtre doit être admiré, d’autant plus qu’il fut fructueux. Bernard Chardère fonda la revue Positif en 1952, puis Premier Plan en 1959. Il fut secrétaire général du Théâtre de la Cité de Roger Planchon en 1961, membre du Congrès Indépendant du Cinéma International à partir de 1963, créateur des Films du Galion en 1959, délégué général de la Fondation Nationale de la Photographie, sauveur des pelleteuses des promoteurs de la Maison des Frères Lumière en 1978. Bernard Chardère qui mit au monde l’Institut Lumière est l’un des meilleurs spécialistes de cette saga familiale incomparable. Bernard Chardère, admirateur de Jacques Prévert, dont il connaît parfaitement l’œuvre, n’a jamais le droit de manquer d’humour. Pas toujours facile. Oserai-je dire que Bernard Chardère, ami et complice de Bertrand Tavernier, a immédiatement reconnu le talent de Thierry Frémaux et que sans lui, nous ne disposerions pas du fabuleux Festival Lumière. Cette réussite là est certainement une revanche pour Bernard et Alice Chardère quand on sait à quel point, il est difficile de convaincre les élus dans la « bonne » ville de Lyon. Bernard Chardère fut victime, à la direction de l'Institut Lumière, d'un adjoint à la Culture licencieux et autocratique. Avec un index. Accompagné d’un DVD rassemblant trois films de Bernard Chardère devenus de véritables et incontournables documents : Autrefois les Canuts, la Ricamarie 1869-1969 et, Comme un des Beaux-Arts, trois films tournés entre 1959 et 1970. Le quatrième élément est une admirable réalisation biographique de Vincent Lowy (2008) intitulée Bernard Chardère ou le cinéma comme humanisme. Tous les Lyonnais, tous les amateurs de cinéma doivent acquérir cet ouvrage réussi. Broché, couverture à rabats. Format : 24,5 x 17 cm. 250 p. 37,50€.