Les gens de Bilbao naissent où ils veulent / Grasset
Roman de Maria Larrea née à Bilbao en 1979. Elle a grandi à Paris où elle a suivi des études de cinéma à La Fémis. Dans la première partie du roman, on suit l’enfance de Maria, la narratrice et celle de ses parents Julian et Victoria. Julian qui a fui l’orphelinat pour s’embarquer en mer est devenu gardien du théâtre de la Michodière où il habite une loge. Victoria rencontre Julian alors qu’elle y est femme de ménage. Maria grandit là parmi les acteurs et les décors aux côtés d’un père basque et révolutionnaire, alcoolique et violent et les silences de sa mère. Maria suit des études à la Fémis et devient réalisatrice et scénariste. Extirpée de son milieu, elle fonde un foyer avec Robin. Mais brutalement, à vingt-sept ans, une tarologue voit dans les cartes qu’elle n’est pas la fille de ses parents. A la recherche de la vérité elle fait des recherches sur internet puis finalement se rend à Bilbao, sa ville de naissance. Elle va apprendre sur le tard qu’elle a été adoptée. En 1943 à Bilbao, une prostituée obèse a accouché d’un garçon qu’elle a abandonné aux jésuites. En Galiice une femme a mis au monde une fille que les sœurs d’un couvent ont récupérée. Elle vient reprendre sa fille dix ans plus tard, mais ne l’aimera jamais, elle est trop belle. Maria Larrea écrit : "L’Espagne, ce pays, cette région, cette ville, ils ont vécu la guerre civile, le régime franquiste, l’ETA, le retour à la monarchie, et maintenant, je lui parle de cette sale histoire, naissances trafiquées, bébés volés." Maria recherche, récolte des fragments numériques et les transforme en matière d’espérance. Quand on ignore, on imagine. Ça lui prend la tête et met le reste de sa vie entre parenthèses. Dans un style enlevé qui nous séduit immédiatement Marie Larrea conte cette histoire romanesque qui est la sienne. Elle en assemble les morceaux avec une puissante énergie créatrice. Un auteur à suivre. Broché. Format : 14 x 20,5 cm. 224 p. 20€. Paule Martigny