Jean Hugo / Éditions Snoeck

Dimanche, 15 Septembre, 2024 - 20:04

Le Regard magique entre ciel et terre

Ce catalogue est édité à l’occasion éponyme présentée au musée Fabre de Montpellier Métropole. Sous la direction de Michel Hilaire, conservateur général du patrimoine, directeur du musée Fabre et Florence Hudowicz, conservatrice en chef du patrimoine, responsable du département des Arts graphiques et décoratifs, Cabinet des dessins / Hôtel de Cabrières-Sabatier d’Espeyran.

En cette année du centenaire du Manifeste du surréalisme, une rétrospective est consacrée à Jean Hugo, quarante ans après sa disparition. Mieux vaut tard que jamais pour cette reconnaissance. Jean Hugo, arrière-petit-fils de Victor Hugo, né en 1894, fut à la fois acteur et fin observateur de son siècle. Décorateur d’intérieur et pour la scène de théâtre et de danse, poète, écrivain et peintre, il a réalisé plus de 1000 peintures et 3000 dessins. Par son regard magique, il d’efforçait d’essayer "d’attraper un reflet de paradis" comme l'écrivait Jean Cocteau. Grâce à un partenariat exceptionnel avec la ville de Sète, l’exposition se déploie en deux volets simultanés, dans les musées Fabre et Paul Valéry.

Afin de mieux saisir le contenu du catalogue et l’intention de l’exposition, voici un aperçu du sommaire : Les liens du sang, Des Années folles pas si folles que ça, Jean Hugo et les maîtres "Heureux les humbles", Les vagabondages décoratifs de Jean Hugo, Jean Hugo, la poésie de l’illustration, L’innocence retrouvée, la paysage selon Jean Hugo, Le sentiment de la nature chez Jean Hugo.

Jean Hugo (1894-1984), quel départ dans la vie ! Comment résister à une telle filiation ? Un arrière-grand-père forçat des lettres, dont deux millions de personnes suivirent le cercueil, et à l’inverse, celle d’un père "inexemplaire". Malgré tout, Jean Hugo accomplit son chemin. Incorporé soldat en 1914, il fit toute la guerre. A son retour, il se maria. Les témoins de sa femme Valentine, qui était également peintre, étaient Jean Cocteau et Erik Satie. Le couple vécut dans la fièvre des Années folles, des soirées au Bœuf sur le toit où sera accroché L’œil cacodylate, œuvre dadaïste participative de Francis Picabia. Jean Hugo connut le tournant de 1924 avec Le Manifeste du surréalisme. Il réalisa décors et costumes pour bals et ballets, des créations totales exceptionnelles dans un contexte débridé sans tabou. Une exposition à visiter, un catalogue a acquérir pour découvrir une œuvre personnelle pleine de fraîcheur et un destin hors du commun dans une époque débordant d’énergie.

Repères chronologiques largement illustrés. Relié. Format : 25,6 x 30 cm. 301 p. 40€. Musée Fabre de Montpellier Métropole du jusqu’au 13 octobre 2024

Paule Martigny / Mémoire des Arts – blog-des-arts.com